Après plusieurs jours de polémique, France 2 a finalement annulé jeudi une émission politique prévue le soir-même, son invité vedette, la chef de file de l’extrême droite française Marine Le Pen ayant finalement refusé d’y participer à la dernière minute. Accusé d’être « servile » à l’égard de Le Pen au profit du sensationnalisme, David Pujadas (l’animateur de l’émission) a dû céder aux exigences d’un CSA mis sous pression, pour se faire finalement poser un lapin et… traiter de « servile » cette fois par la présidente du FN. Retour sur un fiasco médiatique et politique.
Mercredi 7 octobre: Le Pen et ses invités triés
Marine Le Pen est annoncée sur le plateau de l’émission politique de France 2 « Des paroles et des actes » (DPDA) le 22 octobre.
Les observateurs tiquent: la présidente du Front National fut la première invitée de DPDA en juin 2011 et il s’agira de sa cinquième invitation, un record.
Deuxième point de friction relevé par L’Obs: Le Pen veut choisir ses contradicteurs. Agacée en 2012 par Jean-Luc Mélenchon, à qui elle avait refusé de répondre, elle veut cette fois s’assurer de débattre avec qui elle veut. Daniel Cohn-Bendit, Valéry Giscard d’Estaing et Robert Badinter ont ainsi été recalés, car « retirés de la vie politique ». Marine Le Pen dit vouloir affronter des « vrais politiques qui représentent leur camp ».
Mais ce ne sont pas les seuls à être balayés d’office par la présidente du FN, comme le pointait L’Obs: Jean-Marie Le Guen (« ne sait pas débattre »), Xavier Bertrand (« ne va parler que de la région »), Nathalie Kusciusko-Morizet (« va bientôt se faire lourder par Sarkozy »).
Vincent Schmitz
(publié sur 7sur7.be le 24 octobre 2015)